Plurivers
J’entends l’expression d’E. MORIN : « plurivers » Et l’associe au vertex de Bion et au champ de A. Ferro. En fonction de la focale utilisée, de la profondeur de champ, on a accès à des plurivers différents. Le « nous étions dans le même bain » qui conclut le récit que fait un patient d’un rêve peut être interprété sous l’angle incestueux, sous celui de l’identification, ou encore sous celui de la scène transférentielle : analyste et patient, dans le même bain.
samedi, janvier 03, 2004
Louise, 9 ans, est reçue en consultation. Des difficultés d'apprentissage avaient alerté la maîtresse qui avait conseillé une consultation. La solitude de l'enfant, son désemparement devant le décès du grand père paternel, après une longue agonie, et finalement sa dépression, conduiront à l'indication d'une psychothérapie.
Elle est rapidement interrompue par une absence d'un mois. Lorsque Louise est reçue à nouveau à la mi mai, c'est pour dire qu'elle en souhaite l'arrêt. Le matériel recueilli depuis la consultation - l'investissement d 'une tante comme figure idéale, l'esseulement, la rivalité avec une jeune soeur, la question de la mort - n'a pas permis de comprendre ce revirement. Le fait qu'il soit difficile pour les parents de réaliser l'accompagnement et qu'ils ne voulaient entendre d'autres solutionsdu fait de fantasmes de rapt a certainement compté. La psychothérapie sera donc interrompue, sans que je comprenne trop pourquoi, mais la mère promet que Louise fera du judo…
Elle est rapidement interrompue par une absence d'un mois. Lorsque Louise est reçue à nouveau à la mi mai, c'est pour dire qu'elle en souhaite l'arrêt. Le matériel recueilli depuis la consultation - l'investissement d 'une tante comme figure idéale, l'esseulement, la rivalité avec une jeune soeur, la question de la mort - n'a pas permis de comprendre ce revirement. Le fait qu'il soit difficile pour les parents de réaliser l'accompagnement et qu'ils ne voulaient entendre d'autres solutionsdu fait de fantasmes de rapt a certainement compté. La psychothérapie sera donc interrompue, sans que je comprenne trop pourquoi, mais la mère promet que Louise fera du judo…
dimanche, décembre 07, 2003
L'enfant dessine. Des traits rapides, sans lever le feutre. A le voir, impossible de se faire une idée de ce qu'il représente. Le dessin se termine lorsque le feutre revient à son point de départ. Une enveloppe a été tracée, et l'évidence s'impose. : c'est sapin de Noel, avec une étoile à son sommet.
Si c'était un homme, il aurait la tête dans les étoiles.
Si c'était un homme, il aurait la tête dans les étoiles.
jeudi, novembre 06, 2003
Un bureau. J'entre. Je vois un fauteuil. Encore quelques pas et j'y suis. Ma perception de la pièce commence à s'organiser : table passablement encombrée, fauteuil dos à la fenêtre. Sur ma gauche, le divan entre dans mon champ de vision. A sa tête, le fauteuil. Celui de l'analyste, donc. Un moment d'hésitation, puis je vois un troisième fauteuil qui me tend les bras.
lundi, octobre 27, 2003
Jusqu'ou ?
Voila J., 8 ans 2 mois. Bientôt trois années de psychothérapie au rythme d'une séance par semaine. Autant dire qu'il est maintenant en CP de psychothérapie. Toujours présent. Toujours cet empressement - ou est ce l'escalier qui l'avale ? J'aimerai pouvoir dire qu'au terme de ce temps, J. a touché a cet eldorado psychanalytique qu'est la conflictualiser. Hélas, c'est bien plutôt du réel qui m'est servi a chaque séance : des camions, un chantier. On construit. Mais cela reste sans épaisseur, un peu à la manière décors que l’on construisait au passage du Tsar. Pas d'arrière plan? Pas d’autre scène. La chose renvoie a la chose. Du temps de sa maternelle de psychothérapie, les choses étaient plus animées : du feu, des pompiers et même des combats entre "minitaires" ou entre policier et voleurj-J. Il y a eu ensuite la "DDE" et sa noria de camions. On a construit une route - a coté de chez lui, une autoroute en construction et son père travaille dans les travaux publics). Mais J. reste un enfant "c'est maman qui sait" Maman sait tout : ce qu'il doit mettre le matin, s'il doit venir a la psychothérapie, ce qu'il aime ou pense. De temps en temps, un affect émerge : le vertige qui le prend lorsqu'en voiture, avec son père, il se trouve sur les hauteurs de la ville, le silence qu'il doit faire a la maison, le chien que l'on bat, sa peur d'être traîné par le chien lorsqu'il le promène. Pourquoi la consultation ? "Il parle mal" disait la mère. "Dysharmonie d'évolution à versant psychotique" disait le psy. Une chose a changé, pourtant : les défenses maniaque ont cédé. J. n'est plus le clown de maman et il cherche moins a être dans le désir du psychothérapeute-maman. Un bourgeon de conflictualisation apparaît : sur le chantier, des personnages et des animaux. On construit enfin quelque chose : des enclos. Ce qui reste intact : la négation de tout mouvement agressif.
Voila J., 8 ans 2 mois. Bientôt trois années de psychothérapie au rythme d'une séance par semaine. Autant dire qu'il est maintenant en CP de psychothérapie. Toujours présent. Toujours cet empressement - ou est ce l'escalier qui l'avale ? J'aimerai pouvoir dire qu'au terme de ce temps, J. a touché a cet eldorado psychanalytique qu'est la conflictualiser. Hélas, c'est bien plutôt du réel qui m'est servi a chaque séance : des camions, un chantier. On construit. Mais cela reste sans épaisseur, un peu à la manière décors que l’on construisait au passage du Tsar. Pas d'arrière plan? Pas d’autre scène. La chose renvoie a la chose. Du temps de sa maternelle de psychothérapie, les choses étaient plus animées : du feu, des pompiers et même des combats entre "minitaires" ou entre policier et voleurj-J. Il y a eu ensuite la "DDE" et sa noria de camions. On a construit une route - a coté de chez lui, une autoroute en construction et son père travaille dans les travaux publics). Mais J. reste un enfant "c'est maman qui sait" Maman sait tout : ce qu'il doit mettre le matin, s'il doit venir a la psychothérapie, ce qu'il aime ou pense. De temps en temps, un affect émerge : le vertige qui le prend lorsqu'en voiture, avec son père, il se trouve sur les hauteurs de la ville, le silence qu'il doit faire a la maison, le chien que l'on bat, sa peur d'être traîné par le chien lorsqu'il le promène. Pourquoi la consultation ? "Il parle mal" disait la mère. "Dysharmonie d'évolution à versant psychotique" disait le psy. Une chose a changé, pourtant : les défenses maniaque ont cédé. J. n'est plus le clown de maman et il cherche moins a être dans le désir du psychothérapeute-maman. Un bourgeon de conflictualisation apparaît : sur le chantier, des personnages et des animaux. On construit enfin quelque chose : des enclos. Ce qui reste intact : la négation de tout mouvement agressif.
Inscription à :
Articles (Atom)